Quelle sagesse pour notre temps, n'est pas une question intellectuelle, mais indispensable.
Car face aux défis du XXIè siècle et aux difficultés et crises que nous affrontons, la réponse n'est pas dans les ressources matérielles dont nous disposerons, mais bien plutôt dans les ressources morales.
Dans une émission radio (1) Michel Lacroix, en commentant son livre "Réalisation de soi et style d'existence" rappelle la nécessaire dialectique entre action et contemplation. Même si son avis est un peu simpliste, on peut souligner que l'équilibre entre les deux a toujours été le fondement de toutes les sagesses, et qu'il fut le point d'ancrage de l'humanisme de la Renaissance. Les Philosophies d'Orient nous apportent un lacher prise, un art de la non action, une voie méditative qui contrebalancent l'activisme effréné de nos vies modernes.
Il est évident qu'il nous faut développer les moyens intérieurs de prendre du recul et de la distance afin d'adapter au mieux nos réactions.
Michel Lacroix parle aussi de l'importance du souci de soi, dans une perspective plus psychologique que philosophique. Il n'en reste pas moins que toute amélioration passe par celle de l'individu. Si nous nous fuyons nous-même dans la distraction, le spectacle, l'action, nous ne pourrons jamais nous connaitre et nous améliorer, et nous ne pourrons donc jamais apporter un changement dans notre environnement. Car comme le rappellent les philosophes, tout changement du monde commence par soi-même.
Le troisième pilier de la sagesse que commente Michel Lacroix, est celui de la conciliation entre particularisme et universalisme. En élargissant le débat, que Michel Lacroix circonscrit à la sphère sociale et politique, il s'agit, d'un point de vue philosophique, de concilier individualisme et esprit de coopération et, là aussi, de trouver un équilibre entre l'accent mis sur l'individu qui lui permet une réalisation personnelle et le dépassement de son propre narcissisme pour collaborer à des idéaux qui exigent de lui certains sacrifices pour le bénéfice de tous, et de lui-même au final. Comme le disait Marc-Aurèle, ce qui est bon pour la ruche est bon pour l'abeille.
C'est donc à un équilibre des contraires, une gestion de la complexité, que nous invite la sagesse du XXIe siècle.
(1)
http://www.canalacademie.com/ida8556-Michel-Lacroix-Realisation-de-soi-et-style-d-existence-ou-comment-renouveler-la-sagesse-au-XXI-e-siecle.html
et aussi émission radio à podcaster : http://www.canalacademie.com/emissions/col674.mp3