C’est au XIIe siècle que Tomar devient la capitale des Templiers. Bati à l’intérieur de l’enceinte du château des Templiers, le couvent du Christ est célèbre pour sa fenêtre manuéline.
Texte
Avec ses lignes ondoyantes qui s’étendent dans l’espace, la fenêtre de Tomar est l’image de la puissance du Portugal, conquérant des mers et propagateur de la foi. C’est ainsi que l’on voit un personnage (un capitaine ?) qui soutient à bout de bras deux mâts ou piliers, autour desquels s’enroulent des algues, des coraux et des cordages, allusion évidente au monde maritime et aux Grandes Découvertes. Aux extrémités, deux sphères armillaires encadrent le blason de Manuel 1er et la croix évidée de l’Ordre du Christ qui rappellent aussi que Tomar fut l’avant poste chrétien de la Reconquista.
Mais derrière ces affirmations de puissance, la fenêtre de Tomar porte un message symbolique sur la destinée.
Le parcours de l’homme
Ce sont les deux piliers qui l’encadrent qui donnent le sens de cette réalisation. Sur le pilier de gauche, au sommet, les anges symbolisent l’état de l’homme accompli. De l’autre coté, un héros,
ressemblant à Hercule, montre que l’homme doit guerroyer pour parvenir à cet idéal d’accomplissement.
Au dessous, sur la colonne de gauche, la chaîne parfaite symbolise la perfection, tandis que sur la colonne de droite la ceinture signifie la nécessité de l’ajustement pour les hommes.
A gauche, des racines coupées sont représentées, tandis qu’à droite elles plongent profondément dans la terre, rappelant que le monde des hommes est ancré dans la matière.
Le monument lui-même est entouré d’une corde qui sépare le monde souterrain du monde supérieur, mais aussi le sacré du profane, délimitant ainsi l’espace sacré du temple. La corde symbolise aussi
la nécessité de contrôler ses énergies inférieures.
Les quatre éléments
En observant bien la fenêtre, on peut observer en bas, une figure énigmatique coiffée d’un chapeau (le « capitaine »), de laquelle partent les racines d’un chêne, dont le développement
est la fenêtre elle-même. La fenêtre est donc un arbre, structurée en quatre éléments. En bas, le monde physique, la terre, où l’arbre plonge ses racines. Ensuite la corde marine délimite le
monde psychologique, le monde des eaux, symbolisé par le cheval, comme celui de Poséidon qui, dans la mythologie grecque, représente les eaux psychiques.
Tout en haut, dans la rosace, s’exprime le souffle divin dans le mouvement des ailes tournoyant dans l’embrasement.
Un âge d’or
De l’autre côté du mur, sur la face nord du chœur manuelin, pendant exact de la figure coiffée d’un chapeau, une autre figure énigmatique est située dans un nœud de corde en forme de cœur ou de
caducée et au milieu de racines d’arbre, mais d’un arbre sec cette fois-ci. Ceci nous rappelle le symbolisme de la divine Comédie qui parle de l’arbre sec qui va reverdir et refleurir, symbole
largement employé dans la Renaissance italienne. De même les rois portugais de l’age des découvertes pensaient revivre un âge d’or, époque qui voyait refleurir la civilisation.
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article rédigé par Isabelle Ohmann - isabelle.ohmann.over-blog.com